Biographie Short Biography Semblanza

Rodrigo Arocena a obtenu sa Licence en Mathématiques (1976), son Doctorat en Mathématiques (1979)
et son Doctorat en Etudes du Développement à l'Université Centrale du Venezuela.
Il a été Professeur Titulaire de Mathématiques pendant dix ans de la Faculté des Sciences
de l'Université de la République, Uruguay. A présent, il est Professeur Titulaire
de l'Unité de Science et Développement qu'il a organisé dans la même Faculté.
Il fait de la recherche et de l'enseignement dans le champ "Développement, Science et Technologie";
il a également donné des cours en Espagne, Argentine et Cuba. Il a écrit plusieurs articles,
livres et chapitres de livres sur des sujets comme la reforme de l'enseignement, le sous-développement,
l'évolution des universités, les politiques d'innovation, le travail et le changement technique,
la démocratisation de la connaissance, et les rôles de la société civile.
Il a reçu des prix pour ses travaux en mathématiques et en sciences sociales.
Son dernier livre, avec Judith Sutz, s'intitule
Sous-développement et innovation. Navigant contre le vent (en Espagnol, Cambridge University Press, Madrid, 2003).
Il a écrit, avec J. Sutz aussi, "L'innovation vue du Sud et les sciences du vivant",
dans L'industrialisation des connaissances dans les sciences du vivant,
J.P.Mignot et C. Poncet éditeurs (L'Harmattan, París, 2003, pp. 149-189).

Résumés / Summary/ Resumen

 

Inegalité, sous-dévéloppement et processus d'apprentissage

Rodrigo Arocena y Judith Sutz

Universidad de la República URUGUAY

Les trente dernières années ont connu une croissance des inégalités; ce phénomène, même
s'il connaît quelques contre-courants, est devenu dominant, accentuant les différences
dans les conditions de vie entre groupes de nations et à l'intérieur de la plupart des pays.
Avec cette croissance de l'inégalité vient l'aggravation de la misère : aujourd'hui il y a
les deux tiers du planète en dessous de la ligne de pauvreté. L'augmentation des inégalités est,
plus que jamais, étroitement liée aux différences dans l'accès à la génération, la gestion,
le contrôle, l'utilisation et l'avancement des connaissances.
Une des voies majeures à travers laquelle la connaissance scientifique et technique affecte
la question de l'égalité est le poids croissant de l'innovation techno-productive dans la
dynamique économique. Le rythme frénétique du changement technique pose des défis énormes aux
secteurs faibles en termes de connaissances modernes : il est particulièrement difficile pour eux
de comprendre le sens des changements et de s'organiser pour mettre en avant leurs intérêts. En plus,
l'innovation tend à diversifier énormément les modalités de travail, d'apprentissage, d'information
et de communication, de la vie quotidienne. Particulièrement important est l'effet de cette tendance
dans le monde du travail, où on assiste non à " la fin du travail " mais à sa dégradation, liée
à la perte de pouvoir du travail peu qualifié.
Une économie basée dans la connaissance et mue par l'innovation émerge dans une partie très
restreinte du globe; elle affecte, de façon très asymétrique, l'ensemble de l'Humanité.
Ses conséquences sociales dépendent étroitement des processus collectifs d'apprentissage,
de ses impacts dans les orientations des changements et dans l'incorporation de nouvelles
connaissances dans les pratiques du travail et de participation citoyenne. Tout cela a
des conséquences majeures dans la configuration du sous-développement.
On se propose d'étudier les relations entre connaissances et inégalités à partir de la notion
de discriminants ("Divisorias"- "Watershed") par l'apprentissage. La moitié des jeunes gens dans
les pays développés arrivent à l'éducation supérieure ; seulement un sur dix a cette possibilité
pour l'ensemble des pays sous-développés. C'est un exemple d'une des deux facettes des discriminants
de l'apprentissage, la différence des capacités. L'autre côté est lié aux opportunités d'utiliser
de façon créative les connaissances acquises.
Une grand défi pour l'économie fraternelle est d'aider à penser comment surmonter les discriminants
de l'apprentissage, source majeure des inégalités structurelles du monde d'aujourd'hui. Pour cela
on se propose d'étudier les formes de l'égalité pro-active, c'est-à-dire les processus qui promeuvent
l'égalité et, en même temps, encouragent l'innovation : de cette façon, l'égalité devient soutenable,
au sens où elle permet de construire au présent les bases de son déploiement futur. Cette notion
est apparentée avec la " construction des capacités sociales pour le changement technologique ",
proposée par Marc Humbert. Pour les deux, la réflexion sur l'agenda de recherche devient centrale.
On est sûr que PEKEA sera un lieu de fermentation d'un apprentissage collectif à cet égard.

 

N.d N.a