Evolution historique de l'économie solidaire
au Maroc
Yahya YAHAYAOUI et Hachmi BENTAHAR
INTRODUCTION :
Depuis quelques années, un peu partout dans le monde, et au moment où
les mutations que nous vivons imposent à nos sociétés la
recherche d'un dépassement des limites rencontrées par les secteurs
privé et public, de nombreuses expériences pour faire de l'économie
– autrement – se développent dans tous les pays. Ces expériences
qui se caractérisent par la volonté de concilier initiative et
solidarité, peuvent être regroupées sous des vocables divers:
économie solidaire, volontaire, communautaire tiers secteur1.(1)
En plus, l'économie solidaire peut être définie par les
valeurs sur lesquelles elle se base, la citoyenneté et la solidarité.
Elle est définie aussi par ce qu'elle produit. La production de l'économie
solidaire ne se résume pas seulement à l'économique, mais
aussi au social, c'est un nouveau moyen de changement social (2)
qui permet de créer des valeurs et de consolider les liens sociaux entre
les différents citoyens.
Quand on cherche à traiter l'historique de l'économie solidaire,
on vient forcement à s'intéresser à l'histoire de ses acteurs.
Surtout quand ces acteurs eux-mêmes attirent l'attention sur le fait que
l'économie solidaire n'est pas née dans les années 80 mais
vient de bien plus loin.
Au Maroc, comme dans les autres pays du monde, les pratiques de l'économie
solidaire ont des racines plus profondes dans la tradition économique
et sociale connue à travers la longue histoire sociale et religieuse
des pays.
Toutefois, il faut noter que le concept même de l'économie solidaire
est considéré comme une nouvelle mouvance du concept de l'économie
sociale. Ce dernier peut être considéré à son tour
comme "le frère aîné" de l'économie solidaire.
Ainsi, dans ce travail, on va s'intéresser à connaître l'existence
et les formes de mise en pratique de l'économie solidaire au Maroc, à
l'origine et aussi actuellement et ceci à travers l'analyse de l'évaluation
de ses acteurs. La question se pose à ce propos :
- A quel point on peut parler de l'existence d'une économie solidaire
au Maroc? Quelles sont ses origines? Quels sont ses objectifs? Quelle est l'évaluation
qu'ont connue ses acteurs? Et enfin, est ce que ces derniers continuent encore
à jouer leur rôle?
C'est ce qu'on va essayer de voir dans la deuxième section de ce travail,
tandis que la première sera consacrée à la genèse
et l'évolution de l'économie solidaire au niveau mondial.
Section 1 : Genèse de l'économie solidaire au niveau mondial
:
Le principe de ce qu'on appelle actuellement l'économie solidaire remonte
au Moyen Âge où guildes (3),
confréries (4), jurandes (5),
corporations (6) constituent autant de formes
d'organisation sociale préfigurant ce que seront plus tard les organisations
de l'économie solidaire et ayant une vocation essentiellement charitable.
En fait, l'étude de la genèse de l'économie solidaire sur
la scène internationale est étroitement liée à l'apparition
du concept de l'économie sociale, un siècle après la révolution
industrielle.
De ce point de vue on peut distinguer, à la suite de Jean Christophe,
trois phases essentielles du développement de l'action humanitaire dans
le monde (7). Il faut noter que ce sont les
organisations de cette dernière qui deviendront plus tard les acteurs
de l'économie solidaire.
A – Le mouvement fondateur :
L'inspirateur le plus ancien de l'économie sociale et solidaire est peut
être le socialisme utopique de Saint Simon (1760 – 1825) qui propose,
en opposition au libéralisme, un système industriel ayant pour
objet direct et unique de procurer "la plus grande somme de bien-être
possible, du bonheur social à la classe laborieuse et productrice et
dans lequel il confère à l'Etat un rôle rédistributeur
(8)".
Charles Fourier (1772 – 1837) s'est efforcé de recréer un
milieu exemplaire dans lequel l'homme pourra se développer harmonieusement
et où la répartition des biens se fait selon le travail, le capital
et le talent et dans lequel l'association occupe une place centrale.
Parmi les précurseurs de l'économie sociale et solidaire on trouve
aussi le célèbre Pierre Proudhan (1809 – 1865) un des précurseurs
du système mutualiste et coopératif (9).
On peut citer aussi Louis BLANC (1812 – 1882) qui a le mérite de
transformer en programme politique l'aspiration économique et sociale
que l'on observe dans quelques concrétisations isolées.
Parmi les expériences de solidarité collective, on trouve celle
de Philipe BUCHEZ (1796 – 1865) qui a été orienté
vers l'association de type entreprenerial dont les principales caractéristiques
on trouve les réserves impartageables, "notion du capital collectif,
non individualisé". Et en cas de dissolution de l'association, le
capital ne peut être attribué qu'à une association poursuivant
un but similaire.
En Allemagne, Frédéric-Guillaume Raiffeisen (1818 – 1888)
a créé dans un premier temps l'association pour le pain (1847)
pour lutter contre la famine, il a fondé ensuite une association qui
achète le bétail nécessaire et le cède aux exploitants
à un taux modéré grâce à la caution financière
de notables locaux (10).
De toutes ces expériences, deux points sont à retenir : d'une
part, l'économie solidaire y apparaît comme le résultat
d'expériences pratiques relayées ensuite sur le plan théorique
et institutionnel et, d'autre part, elle trouve son origine dans diverses réalisations
partageant en commun le souci d'instaurer un certain respect de la dignité
humaine tout en garantissant une protection sociale minimale aux catégories
défavorisées, voire marginalisées par la révolution
industrielle.
B – L'apparition du terme d'économie solidaire :
L'expérience la plus significative qui a véritablement défini
les bases de la coopération, de la solidarité et de l'économie
sociale et solidaire actuelle, est sans doute celle des "Equitables pionniers
de Rochdale".
Cette expérience a débuté par la constitution d'une coopérative
tout en se basant sur un ensemble de principes tels que : "l'égalité
et contrôle démocratique (un homme, une voix), la liberté
d'adhésion, la répartition des bénéfices au prorata
des activités de chaque membre, la neutralité politique et religieuse
relativement mal connue aujourd'hui encore, l'expression d'économie sociale
apparaît pour la première fois au début du XXe siècle
et précisément en 1912, dans un ouvrage intitulé "les
institutions du progrès social" dont l'auteur est Charle GIDE.
Celui-ci décrit cette économie comme une "Cathédrale
dont la grande nef serait composée de trois travées" : les
pouvoirs publics (au sens de la politique sociale), les associations et les
patronages (C'est à dire les œuvres sociales des patrons).
C – Le tournant des années 80 :
Dès le milieu des années 70, et surtout à partir de 1980
(début d'application des programmes d'ajustement structurel dans plusieurs
pays), on assiste à l'émergence d'un ensemble de pratiques de
l'économie solidaire. Le désengagement progressif de l'Etat des
secteurs socialement vitaux a marqué l'enclenchement des secteurs de
l'économie solidaire.
Dés lors, plusieurs chercheurs ont essayé de cerner les contours
de l'économie solidaire. Ces recherches ont été accompagnées,
sur le terrain, par un ensemble des pratiques concrètes, et elles ont
contribué, au Nord comme au Sud, à la consolidation de l'économie
solidaire au niveau mondial. Aussi, les aides financières accordées
aux ONG nationales par les organisations internationales ont joué un
rôle déterminant dans le renforcement de l'économie solidaire
au sein des pays bénéficiaires.
Dans la seconde section, nous présenterons l'évolution historique
de l'économie solidaire au Maroc.
Section 2 : L'économie solidaire au Maroc : histoire et évolution.
A – Origine et pratique de l'économie solidaire au
Maroc :
L'économie solidaire au Maroc a ses racines dans la Société
marocaine depuis toujours. Elle a géré la société
marocaine depuis bien longtemps car elle émane d'abord de la religion
musulmane et de l'esprit de solidarité, aussi bien dans les familles
que dans les tribus, surtout à la compagne.
Ainsi, on peut distinguer deux périodes différentes quant à
la mise en pratique de l'économie solidaire au Maroc :
- Avant la colonisation :
Avant le XIXème siècle, des associations autochtones tel que des
groupes tribaux ou des conglomérations de grandes familles, ont joué
un rôle éminent dans la structure sociale ainsi que dans la vie
quotidienne : la mission collective, la solution des conflits sociaux, les foires
commerciales ont été organisées sur une base commune et
solidaire.
Pendant cette période et jusqu'à nos jours, le système
social à la campagne s'est basé à travers le Maroc sur
la tribu qui est solidaire dans toute les circonstances, même en cas d'affrontements
: litiges de terre, rixes, crimes …etc.
Du point de vue religieux, il est dit dans le Coran des versets "soyez
solidaires" "Aidez vos proches, les pauvres, les nécessiteurs"
"Donnez la Zakat et Lâchour". Pour la Zakat, les riches aident
les pauvres au mois de Achoura selon des critères déterminés
par la religion musulmane et qui se basent sur le gain ou la fortune de chacun.
On se base soit sur la fortune pour donner la Zakat en argent, soit sur le nombre
de bêtes (Ovins, bovins, dromadaires) qu'on possède et on la donne
alors en bêtes, soit enfin sur la quantité récoltée
en blé, orge ou maïs. Du point de vue social, c'est la Touiza qui
est souvent pratiquée surtout à la campagne.
Pour la moisson qu'on exécutait à la faucille, plusieurs agriculteurs
moissonnaient le champ de chacun et à tour de rôle. Après
la moisson, c'est le même système qui est employé pour le
battage avec le rassemblement de plusieurs chevaux et mulets. Il en est de même
pour les labours et les semences.
La Touiza est employée aussi pour les constructions de moissons, bergeries,
creusement de puits … etc. Elle est utilisée notamment par les
gens qui n'ont pas de moyens financiers pour faire face aux frais de main-d'œuvre.
Ainsi, chacun recueille ses journées de travail. La Touiza est aussi
utilisée pour le bien, sans contrepartie, au bénéfice de
nécessiteurs …
Cette forme de solidarité était aussi ordonnée par les
Caïds et chefs de tribus pour l'aménagement de pistes, la construction
de canaux d'irrigation pour le partage de l'eau dans les terres irriguées.
A cet effet, il y avait une collecte faite par les gens aisés pour l'achat
de matériaux; cela était fait pour le bien collectif. Grâce
à ceci, l'infrastructure économique voit le jour et permet un
certain développement. La campagne a été délaissée
avant l'indépendance du Maroc.
La Touiza est aussi pratiquée dans les villes et villages, entre parents
et personnes d'une même tribu, souvent pour la construction. Surtout,
elle est pratiquée dans les bidonvilles après l'exode rural dû
à plusieurs années de sécheresse.
L'économie solidaire est toujours pratiquée à ce jour.
Dans les familles aisées, on vient en aide aux proches pour leur entretien,
pour les nécesiteurs pour les mariages, funérailles ou toute autre
occasion. Dans les familles, les plus âgés et ceux qui travaillent
hébergent leurs frères et sœurs, soit jeunes, soit en chômage.
C'est grâce à cette solidarité que les gens survivent. On
ne voit pas cette solidarité pratiquée systématiquement
dans les pays occidentaux comme au Maroc. Aussi, dans une famille marocaine,
quand le père décède, ou qu'il touche un revenu insuffisant
pour faire face aux besoins de sa famille, c'est l'aîné de ses
enfants qui travaille et qui prend en charge toute sa famille, il se sacrifie
pour elle, surtout pour permettre à ses frères et sœurs de
poursuivre leurs études.
Les formes de solidarité au Maroc sont nombreuses et essentielles dans
les relations humaines et on a cité que quelques-unes.
Outre que la "Touiza", ils existent d'autres associations autochtones
comme la "jemaâ (11)", "l'agadir",
"la mousharaka" ou encore "le mouzaraâ" qui étaient
fondés sur la loi islamique ou les coutumes berbères (12).
Ces associations bénéficiaient au niveau du financement, de donations
privées ou de fondations religieuses dans les zones urbaines et rurales.
Ce qui est remarquable, c'est la résistance de telles formes d'institutions,
comme la "Jemaâ", avec les mêmes préoccupations,
notamment dans le haut Atlas et le Sous. Elles participent à l'électrification
et l'alimentation en eau potable des Douars, exemple : Douar "Ayt Yahya"
( Alrif province Errachidia) et Douar "Ayt Sidi Insaâd" (Tazarine
province Ourzazate (13))
- Pendant l'ère coloniale :
La notion moderne d'association ou d'ONG a été introduite au Maroc
pendant la période du protectorat français (1912 – 1956)
par le Dahir de 1941. Seules les français et autres étrangers
avaient l'autorisation juridique de créer des organisations. Cependant,
depuis 1923 plusieurs associations, groupes de musique, de théâtre
et de sport ont vu le jour dans toutes les grandes villes marocaines : Tanger,
Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech.
Les traits marquants ces associations de l'ère coloniale, c'est leur
fondation par des militants nationalistes, prédominance du discours "Salafi"
et leur orientation vers les activités très populaires : sports,
musique, théâtre, scoutisme …, montrent leur articulation
avec le nationalisme.
B – Régulation et essor des acteurs de l'économie
solidaire au Maroc :
Depuis l'indépendance, l'évolution des acteurs de l'économie
solidaire au Maroc a connu trois phases distinctes :
- Une période de libéralisation : 1958 – 1973.
Le droit d'association a été institué, en premier lieu,
par le Dahir Royal du 15 novembre 1958 et continue d'être garanti par
la constitution marocaine. Ce fameux Dahir spécifie la manière
d'exercer ce droit constitutionnel, en se basant sur des notions modernes et
sur les traditions séculaires du Maroc. Ses dispositions offrent un cadre
juridique pour toute activité associative, comme action collective, peut
être institutionnalisée.
En fait, cette période a été marquée par la création
de plusieurs associations dans toutes les régions du Maroc, situation
qui va être limitée après par des aménagements apportés
par le Dahir de 10 Avril 1973.
- Une nouvelle période de contrainte : 1973 – 1984 :
Le Dahir du 10 avril 1973 a restreint la liberté d'association de façon
plus significative. Ses dispositions sont relatives au statut juridique des
associations (l'obligation de l'autorisation administrative), elles accordent
aux autorités une plus grande discrétion de décision quant
à la légalisation de l'ONG (la dissolution de l'association est
désormais du ressort des autorités administratives après
qu'elle a été à la discrétion du tribunal provincial).
Malgré cet ensemble de restrictions juridiques imposées aux associations
depuis 1973, un grand nombre d'association ont vu le jour, la vie associative
a continué de jouer un rôle important dans le développement
de la vie sociale et culturelle du pays.
- La période de renaissance : 1984 à nos jours
:
Parmi les changements importants qui sont survenus au Maroc et qui ont contribué
à l'émergence des associations, principales composantes de la
société civile, la crise financière du milieu des années
80 et le programme d'ajustement structurel (PAS) lancé par le gouvernement
en 1983, en entraînant un déclin du niveau de vie de large couche
de la population marocaine.
De façon générale, la plupart des associations créées
durant la dernière décennie considèrent que les politiques
appliquées par l'Etat depuis l'indépendance sont responsables
des problèmes économiques et sociaux du pays.
Actuellement, conscientes que l'Etat seul ne peut pas tout faire, les associations
ont opté et choisi de s'attaquer à la résolution de ces
problèmes. Tout en gardant un plus grand degré d'autonomie afin
de sauvegarder une certaine légitimité vis-à-vis de la
population qu'elles représentent et garantissent une plus grande efficacité
à la défense de leurs intérêts.
Contrairement aux vieilles associations, la seconde génération
d'ONG se considère comme faisant partie d'un mouvement international
plus vaste qui se développe grâce à la consolidation de
la société civile sur le plan national.
Les activités des deux générations d'ONG différent
également dans leur contenu. La première génération
cherche à s'engager dans des activités caritatives et étroitement
concentrées sur le culturel et le social. La seconde s'engage normalement
dans un nouveau type d'activité, tel que le développement communautaire,
la santé, la protection de l'environnement, la promotion des petites
et moyennes entreprises … et les questions féminines.
Ensemble, elles constituent un secteur dynamique capable d'améliorer
la vie du citoyen marocain et d'accélérer le rythme du développement
du pays.
Conclusion :
A la lumière de ce qui précède, nous constatons que l'économie
solidaire au niveau du Maroc n'est pas récente, elle remonte à
un passé plus ancien. Aussi, on peut dire que l'évolution historique
de l'économie solidaire est liée à celle de ses acteurs.
Ainsi, l'analyse de l'histoire de ces derniers nous a permis de constater que
l'économie solidaire n'est pas née dans les années 80,
mais sa naissance date de plus loin.
"La tradition associative" est ancienne au Maroc : des éléments
nouveaux ont marqué le mouvement associatif marocain au cours des dernières
décennies le faisant proliférer autour des besoins, des centres
d'intérêt de la société (donnant le jour même
à des associations de consommateurs et pour la protection de l'environnement).
Et en particulier dans le domaine de la culture, de la défense et de
la promotion des droits de l'homme.
Aussi, la société civile ne peut trouver application dans le monde
arabe ou arabo-musulmen "sauf si l'entendre comme l'un des groupements
d'individus concrets, reliés entre eux par des structures familiales,
des relations d'appropriation de l'échange marchand, des interactions
langagières, des cultes, des rites, des rixes, des jeux dont le fonctionnement
n'est pas uniquement réglé par le hasard ou la violence nue (14)".
Enfin, pour faire face aux problèmes économiques et sociaux auxquels
l'Etat ne peut seul résoudre, l'économie solidaire est appelée,
ces dernières décennies, à jouer continuellement son rôle
à travers ses acteurs; aussi, la seconde génération d'ONG
se considère aujourd'hui comme faisant partie d'un mouvement international
plus vaste qui se développe grâce à la société
civile au niveau national.
__________
Notes :
(1) : Quelle que soit la forme juridique (Association, fondation, organisation
…) l'entreprise de l'économie solidaire se caractérise par
l'adhésion des membres à un principe de non-domination du capital
qui consiste à donner la primauté à la gestion de service
sur la gestion du rapport, à l'activité sur la rentabilité,
aux droits de personne sur les droits de la propriété. En plus,
ces organisations de l'économie solidaire se basent sur deux principes
: Le premier (Un homme, une voix) qui signifie que tous les adhérents
de l'organisation ont le même pouvoir, le second c'est que les institutions
de l'économie solidaire sont fondées sur le volontariat (principe
de la porte ouverte) qui implique l'adhésion, la prise de responsabilité,
l'engagement libre, leur objet n'est pas la réalisation du profit maximum,
même si la réalisation d'un excédent est nécessaire
à leur développement, leur finalité est la production des
valeurs et liens sociaux. Ce sont des organisations d'intérêt général.
/ Revenir au texte
(2) : Il faut noter à ce propos que le changement social est produit
par de micro-espaces collectifs d'intégration sociale et de solidarité,
autonomes vis-à-vis des institutions étatiques et des entreprises
privées. L'économie solidaire est non sectorielle car elle se
veut porteuse de nouvelles passerelles avec les économie marchande et
non marchande. Ces passerelles (les acteurs de l'économie solidaire)
sont les vecteurs d'un changement social. Ce dernier impliqué par l'économie
solidaire va sans doute transformer la culture de la tutelle par celle de la
concertation et de la négociation, et celle de la réglementation
à priori par une autre culture de la contractualisation. / Revenir
au texte
(3) : Guilde : Des structures qui ont été apparues au Moyen Âge
de type artisanal ou commercial et qui offrent à leurs adhérents
des avantages particuliers, leur intérêt est à la fois culturel
et commercial. / Revenir au texte
(4) : Confréries: Des associations pieuses, le plus souvent composées
de principes religieux laïcs (on note par exemple : confréries de
la passion créées par des laïcs parisiens qui jouaient notamment
les mystères de la passion XIV – XV siècle). / Revenir
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(5) : Jurande : Des groupements professionnels autonomes, avec personnalité
juridique propre et discipline collective stricte, composés de nombreux
égaux, unis par un serment. / Revenir au texte
(6) : Corporation : Réunion d'individus de même profession en un
corps particulier ayant ses règlements propres, ses privilèges,
ses jurés chargés de la défendre. / Revenir
au texte
(7) : Cf. Jean CRISTOPHE; pour l'humanitaire : dépasser le sentiment
d'échec; Revue le Débat, n° 3, 1992. / Revenir
au texte
(8) : Eric Bidet; l'économie sociale, Edition le monde 1997, page 54.
/ Revenir au texte