REFLEXIONS SUR LA NATURE ET LA STRUCTURE DU CAPITAL EN " ECONOMIE MONETAIRE DE PRODUCTION "
par Olivier BRIFFAUT1
Tout travail de recherche peut conduire la réflexion toujours plus loin dans les méandres du savoir ! Chercher à savoir implique de savoir a priori... Commencer à savoir implique d'accéder à d'autres savoirs " gigognes ", d'autres disciplines... infiniment ? Intéressons-nous par exemple au problème du chômage et demandons-nous s'il ne serait pas inhérent à l'organisation économique (capitaliste et monétaire, bien que la juxtaposition de ces deux termes forme une redondance). Il pourrait s'agir de générer une analyse cohérente et exhaustive du fonctionnement spontané - ordonné mais connaissant des dysfonctionnements - de l'économie, en prenant appui sur une analyse philosophique et terminologique (voire linguistique) des concepts macroéconomiques, et en important de la science physique le concept clé de quantum pour l'intégrer à l'étude fondamentale du temps en économie. Car deux points fondamentaux semblent conduire les analyses économiques courantes dans l'impasse : la séparation dichotomique des grandeurs réelles et monétaires, et, en sus, celle de l'offre et de la demande globales (infirmant l'identité de Jean-Baptiste SAY), lesquels sont induites d'une conception erronée du temps et de la monnaie en économie. Comment dès lors impulser des politiques économiques efficaces lorsque les réflexions théoriques les sous-tendant sont contestables ?
Le travail de recherche ici proposé englobe ainsi logiquement plusieurs thèmes en cascade, notamment l'analyse des émissions monétaires, c'est-à-dire la façon dont est introduite la monnaie dans l'économie : tous les revenus, salariaux et non salariaux, ne seraient-ils pas créés, transmis et détruits par les émissions (monétaires et réelles) des salaires ? On peut ainsi montrer l'inexistence d'une juxtaposition des sphères réelle et monétaire.
Mais cela ne peut suffire. Le mode de production capitaliste se caractérise, en effet, dans le cadre nécessairement monétaire, par la présence au sein de toute activité productive du capital et de son accumulation : le cœur de l'explication de la Crise se situe ainsi dans l'analyse de la nature et de la structure du capital, concept qui, pour être bien saisi, peut être confronté à la définition de la notion de travail humain.
(1) Afin de renouveler les théories de la valeur, il convient de synthétiser les apports respectifs des théories de la " valeur-utilité " - développée essentiellement par les auteurs néo-classiques - comme de la " valeur-travail " - dont Karl MARX fit le socle de toute son analyse du capitalisme. Doit être ainsi inévitablement abordé le problème - préalable à toute étude du capital - d'une mesure objective des biens.
Deux " failles " analytiques sont à éviter : (i) la mesure dichotomique des grandeurs en introduisant la monnaie par le biais des salaires (HICKS) ; (ii) l'homogénéisation des biens par le travail, source de toute valeur (MARX), considéré comme une substance incorporée dans les biens2.
Une idée semble intéressante à développer : celle de la notion de " quantum de travail ", temps de travail3 nécessaire à la production de quelque bien ou service4 . S'il paraît par conséquent difficile d'éviter le problème d'une conception substantielle du travail, donc de la valeur (d'usage) - alors que la valeur d'usage, lien purement " économique " entre l'objet et l'homme, permet de passer des objets (physiques) aux biens (économiques) - l'analyse menée par MARX quant à la valeur d'échange et la notion même d'" échange entre (pouvoirs) équivalents " nous permet d'entrevoir deux sphères à bien distinguer au sein de l'économie : la production et la circulation.
(2) Approfondir la notion de travail s'impose pour parvenir à comprendre ce qu'est la production d'une part, mais aussi pour dégager progressivement - par confrontation analytique des deux notions - la nature profonde du capital. Il s'agit dès lors de montrer que la production aboutit à un pouvoir d'appropriation économique sur les biens, qu'exprime la valeur bien définie, c'est-à-dire émanant exclusivement du travail humain. La distinction établie dès le XIXème siècle entre la valeur et la richesse5 se trouve ici affinée : la richesse - non produite mais
appropriée - fait l'objet de transformations physiques6, sous-entendant implicitement la notion d'utilité, alors que la valeur - constituée de droits de propriété produits - fait l'objet d'une création purement économique. Bien que nécessitant synthétiquement les notions d'" utilité " et de " travail ", la valeur n'est induite que du seul travail humain. Ce dernier constitue l'unique coût de production et génère, seul, la valeur d'échange de tout bien, ce que révèle l'analyse du cadre spatio-temporel de la production.
Par analogie avec la science physique, la science économique néo-classique considère que toute mesure du produit se fait en rapportant tout changement observé dans le produit à la période de temps dans laquelle ce changement a eu lieu (KNIGHT). La détermination du produit est-elle effectivement semblable à celle d'une vitesse ? Prenons, pour mieux visualiser la notion de vitesse, le cas du déplacement d'un mobile dans l'espace. Faisons tendre vers zéro le temps d'application de chacun de ces deux mouvements. D'un côté, la vitesse du mobile ne tend pas vers zéro ; de l'autre, la production tend vers zéro. En mécanique classique, la vitesse est déterminée par la relation entre la distance parcourue et le temps. Le rapport " distance / variation de temps " ne tend pas vers zéro lorsque le dénominateur tend vers zéro, car la division du temps implique une division proportionnelle de la distance. Même si la distance parcourue par un mobile dans l'instant est nulle, sa vitesse instantanée est ainsi positive. Or, en économie, nous ne pouvons pas constater la positivité de la production lorsque le produit est nul. Mécanique et économie divergent donc parce que produit et production sont parfaitement dépendants. L'espace préexiste au déplacement du mobile, alors que le produit ne préexiste pas à la production. Le produit est créé par la production (le travail humain), alors que l'espace n'est pas créé par le déplacement du mobile.
La production est une action donc un mouvement. Or, la science physique nous enseigne que tout mouvement consomme du temps. Ainsi, quelque objet en mouvement l'est forcément pendant un certain laps de temps. C'est d'ailleurs parce que le temps s'écoule que l'on perçoit le mouvement. Et c'est parce que le temps s'appuie sur le mouvement qu'il existe en tant qu'unicité et régularité. ARISTOTE écrit que le temps est " nombre du mouvement ", qu'il est unique et régulier parce qu'il est la mesure du mouvement. Nous savons que la vitesse
consomme du temps ; le résultat de son application (pendant un certain laps de temps) définit un espace parcouru par l'objet (entre deux points). Parallèlement, la production consomme du temps ; le résultat de son application (pendant un certain laps de temps) définit un produit. La production semble donc ne consommer aucun espace. A moins de considérer que le produit est l'espace parcouru par la production. Le problème est que le produit est le résultat de la production, donc ne préexiste nullement à cette dernière. Faut-il en conclure que la production crée son espace en le parcourant dans le temps ? Si l'on répond positivement à cette interrogation, il faut considérer la
production comme une action immobile dans l'espace. Or, si elle l'est aussi dans le temps - ce que les analyses courantes considèrent lorsqu'elles posent la production dans le temps continu, et que cette dernière se contente de suivre le continuum - elle ne peut qu'être nulle.
La production doit donc être une action positive dans le temps, puisque ne pouvant l'être dans l'espace, qu'elle crée. La production semble par conséquent bien constituer un mouvement particulier, dans la mesure où elle constitue un mouvement positif dans le temps : la production est non pas un déplacement dans un espace mais au contraire la création d'un espace. Là est la nouveauté conceptuelle permise par le recours à la science physique et à la philosophie : le mobile en déplacement décrit point par point un espace prédéterminé ; il est donc immobile dans le temps, puisqu'il ne fait que le suivre dans son écoulement. Il se déplace dans un cadre spatio-temporel pré-défini. La production " en déplacement " crée un espace ; elle ne peut donc être que mobile dans le temps. Elle ne peut se contenter de suivre l'écoulement du continuum, puisqu'elle crée une partie de son cadre de mouvement dans son mouvement. L'inertie de la production dans le temps (continu) est nulle. Dès lors, raisonnons...
La production dure un certain temps (du continuum), et pourtant, elle ne peut se concevoir qu'instantanément, à l'instant précis d'apparition du produit fini. En effet, la production est nulle jusqu'à l'instant t de l'achèvement du produit : en (t-1), on ne peut pas dire que l'on observe une partie du produit, car on fait alors référence au produit fini qui n'existe qu'en t. Bien plus, non seulement la production est nulle à tout instant antérieur à t, mais elle l'est aussi à tout instant postérieur à t. En effet, le produit juste achevé, la production est stoppée, ne s'exerce
plus. La production est donc une action positive seulement en t, instant de son achèvement ; elle ne s'insère pas dans le temps continu puisqu'elle n'y apparaît qu'après l'écoulement de sa phase préparatoire et, en sus, elle disparaît à l'instant précis où elle devient positive. Le produit - résultat de la production - semble donc, immédiatement à sa naissance, faire référence à la période de production toute entière. Cela implique de concevoir la production comme une onde. L'action de produire a lieu, en effet, dans un mouvement qui dure du point du temps t0 au point du temps tn. Dans la période (t0 ; tn), la production doit créer son espace - le produit - qui n'existe qu'au point du temps tn. Plaçons-nous tout de suite en tn ; on s'aperçoit que le produit existe d'un seul coup et fait apparaître son équivalent - la production - en ce seul point. Le produit fait référence à toute cette période, l'absorbe en quelque sorte. Le point tn absorbe toute la durée (t0 ; tn), pendant laquelle la production - dans sa phase préparatoire - s'appuie sur le temps continu. Mais elle existe aussi, au sens strict, seulement en tn
(comme produit - fini) ! La solution est donc de constater que la production est une onde à l'instant tn, c'est-à-dire un mouvement dans le temps, que l'on peut constater de tn à t0 et identiquement de t0 à tn. La production est un mouvement, certes corpusculaire (elle aboutit à un produit physique), mais aussi et surtout ondulatoire. Les logiciens apprécieront ce qui aurait pu constituer une critique pointue de cette analyse macroéconomique, mais que l'on peut relever et contrecarrer : il serait incohérent de définir un mouvement ondulatoire allant d'abord de t0 à tn, car aucun mouvement ne peut aller plus vite que le point de BARROW (qui, dans son " écoulement ", définit le continuum). Car le temps est irréversible - contrairement au temps théorique de la mécanique - et a le sens d'un ordre croissant (c'est la " néguentropie " de BRILLOUIN, qui s'oppose au temps de la thermodynamique dont le sens est décroissant et qui désigne l'" entropie " de BOLTZMANN). L'onde laisse subsister l'écart entre les deux points du temps de tn à t0 ; on ne peut pas dire logiquement que le trajet complémentaire (de t0 à tn) implique la coïncidence des deux instants, puisque le mouvement ondulatoire ne survient qu'après l'écoulement du temps (t0 ; tn).
La production n'est ainsi entreprise et donc n'existe que parce qu'elle est la rencontre d'un projet et de sa réalisation. La réalisation n'existe que comme aboutissement du projet. Tout projet qui n'est pas allé à son terme est non réalisé. Jean-Pierre DUPUY parle ainsi du " temps de projet " et de son lien avec le " temps de l'histoire ". Toute réalisation (finie) se superpose donc au projet, c'est-à-dire à la préparation productive jusqu'à l'obtention du produit. On a ainsi un retour du point du temps tn au point du temps t0 de jet du projet, point
exact de mise en route du processus productif.
Produit et production n'existant qu'un instant, nous pouvons écrire, au-delà de leur dépendance, leur équivalence. Elle s'inscrit dans une période unitaire de temps, un point indivisible du temps continu. Corollairement, il ne peut exister qu'une et une seule production par période temporelle indivisible. C'est la définition que l'on pourrait donner d'un quantum de temps. La production est profondément active. La production quantise le temps (elle saisit d'un seul coup un morceau de temps continu)7. Le produit est ainsi du temps " saisi ", " quantisé ". Comment concevoir cela ?
Lorsque nous parlons de consommation de temps, nous imaginons en quelque sorte un " prélèvement " de continuum. Quand nous disons qu'un mobile se déplace à la vitesse de 90 km/h, nous prélevons analytiquement une heure de continuum pour observer quelle distance est parcourue dans ce laps de temps. Puis nous reposons, sans l'avoir nullement altéré, le morceau de continuum prélevé. Henri GUITTON parle de " décomposition " et " recomposition " du temps en sciences. En science économique, à la différence de la physique classique, nous
prélevons le continuum et nous le déformons, afin de saisir la production en discontinuités extrêmes : les quanta.
Le temps des mouvements économiques lui est donc spécifique, propre.
Pour conclure sur ce point, distinguons clairement " temps de projet " et " temps quantique " : lorsque nous nous plaçons au sein même de l'acte de conception de tout produit (dans le cerveau humain), nous parlons de " temps de projet ", le " temps quantique " se référant au " mouvement productif d'espace ", lequel prend appui sur le travail humain, et plus précisément sur l'acte de conception. Autrement dit, le " temps quantique " est en quelque sorte une généralité - appliquée au mouvement économique - du " temps de projet " - appliqué à la
partie " intellectuelle " du travail humain... Soulignons que l'étude de la conception du temps en macro)économie est primordiale, tant il est vrai qu'elle constitue un point d'achoppement de nombre de théories8... Mais il est un autre point d'achoppement à circonscrire : la monnaie...
(3) Dès lors, nous pouvons montrer qu'il est possible de parvenir à une définition synthétique des deux concepts nécessaires à une cohérente compréhension de la nature du capital, à savoir la production et la monnaie. Se pose ainsi le cadre d'analyse du capital : l'économie monétaire de production, notion pré-définie par KEYNES. Deux " familles " de théories du capital doivent être dépassées : celle autrichienne, d'une part, la monnaie n'étant conçue que matériellement9 (c'est ce qu'implique notamment l'" échange entre équivalents "), et celle marxienne parce que les théories n'ont pu - malgré les efforts notoires de BÖHM-BAWERK - correctement intégrer le temps (nous faisons ici allusion aux théories fondées sur les " détours de production "). Pour ce faire, prenons appui sur les deux notions de " quantum de travail " et de " quantum de temps " précédemment dégagées. L'étude affinée de l'introduction du temps au sein de l'analyse économique appelle logiquement une conception quantique de la production.
On a pu ainsi montrer que la production est à la fois ondulatoire et corpusculaire : le produit est, d'un point de vue purement physique, le résultat d'une transformation matérielle que l'on situe de toute évidence dans le temps continu ; il n'en demeure pas moins que c'est un " objet " nouveau, instantanément créé dans le temps quantique, par le seul travail de l'homme, la production étant définie comme la réalisation d'un projet par lequel la matière (et l'énergie) acquier(en)t une forme utile qui n'existait pas auparavant.
Le caractère immatériel de la monnaie peut être rigoureusement établi conjointement au rôle des banques et des entreprises dans le cadre des émissions monétaires et du paiement des salaires - les deux faces d'une même réalité permettant d'établir la stricte équivalence du produit et de la monnaie, objets d'un échange absolu, conformément à l'idée keynésienne de mesure du produit national par les unités de salaires10. Nous proposons de rejeter toute dissociation de l'expression monétaire (courante) et de l'expression physique (constante) des grandeurs économiques. La monnaie, en effet, ne peut pas être juxtaposée au produit réel en n'étant introduite dans la théorie qu'au moment des échanges ; comment une " masse " monétaire peut-elle logiquement mesurer une " masse " réelle, puisqu'il manque un lien entre celles-ci ? Or, les biens et services produits étant hétérogènes, il est nécessaire d'avoir recours aux unités monétaires pour mesurer le produit et donc permettre l'échange (généralisé, au sens de MARX).
En faisant une analogie entre l'identité linguistique de Ferdinand de SAUSSURE et l'" identité " économique, nous ne pouvons que conclure à une relation de détermination réciproque afin de saisir nominal et réel : " L'identité linguistique n'existe que par l'association du signifiant et du signifié "11. Il n'y a pas d'un côté les noms et de l'autre les choses. Les mots sont l'association de ces deux entités. Les signes linguistiques sont la conjonction d'un signifié (le réel) et d'un signifiant (le nominal). Il n'y a qu'un seul objet. La monnaie n'est pas à côté des biens réels ; elle est à leur place : ceux-ci n'existent pas. L'expression monétaire est la seule façon pour " parler " économiquement des biens. La monnaie - le signe (" saussurien ") des biens - ne s'oppose donc pas au réel, les grandeurs réelles ne pouvant être appréhendées qu'à partir des grandeurs nominales. La linguistique permet de comprendre que l'association du nominal et du réel est véritablement conceptuelle, et non pas purement formelle. L'économie n'est pas dichotomique.
Montrons comment la monnaie est analytiquement intégrée au sein même de la production. La monnaie est introduite dans l'économie par les entreprises, mais créée par les banques. Elle est ainsi saisie dès l'acte productif, car elle définit la production comme étant une émission dont l'objet n'est pas une nouvelle substance mais la forme sociale des produits dont le travail de l'homme investit les biens physiques. Or , seul le processus de paiement des salaires peut assurer une telle équivalence, de nature monétaire : il y a identification du
produit (créé par le travail) à de simples unités numériques (et non pas à une mythique valeur-substance). La monnaie est ainsi parfaitement intégrée aux biens physiques qu'elle homogénéise par le versement des salaires ; la monnaie-signe constitue l'expression sociale du produit en prenant la place des biens (et services) physiques.
Nous pouvons dès lors brièvement montrer que chaque banque émet des dettes sur elle-même qu'elle prête au reste de l'économie. Le système repose ainsi, au premier abord, sur une " monnaie de crédit ". Dette du système bancaire, la monnaie est une promesse de payer que la banque a lancée (monnaie positive), promesse reprise immédiatement par l'emprunteur (monnaie négative), ainsi, par définition, endetté, ce qui implique que la promesse définisse aussi une créance pour la banque. Remarquons que l'emprunteur ne peut logiquement
pas restituer plus tard la promesse émise par la banque, puisque cela signifierait que la banque a effectivement payé alors qu'elle n'a que promis de le faire ! Autrement dit, la banque est simultanément débitrice et créditrice du même montant envers le même individu, dans la mesure où les deux promesses n'existent que l'une par l'autre. La circularité de l'analyse garantit la nullité de la monnaie nominale émise, ce qui est cohérent avec le principe de LAVOISIER selon lequel " rien ne se crée, rien ne se perd " : il est impossible d'émettre une somme de monnaie positive du néant ! Mais la nullité de la monnaie nominale n'infirme-t-elle pas la notion de " monnaie de crédit " ? Dès lors, l'opération bancaire n'est-elle pas nulle, entraînant la non positivité de l'émission monétaire ? Cela paraît d'un côté satisfaisant, dans la mesure où la banque ne peut ainsi créer ex nihilo qu'une monnaie nulle, toute création métaphysique étant exclue. D'un autre côté, pour que cette grandeur nominale devienne effectivement une monnaie, il faut qu'elle soit associée à (" remplie par ") un objet réel, afin que la
promesse puisse définir une créance nette. Ce résultat analytique ne peut être obtenu qu'en assimilant l'émission monétaire à l'émission réelle, qu'en intégrant monnaie et produit. Toute émission comporte ainsi deux aspects indépendants - monétaire et réel - (comme une feuille de papier se caractérise par un recto et un verso). Pour obtenir analytiquement l'unicité de l'émission, il faut parvenir à ce que l'émission réelle soit " convertie ". Or, nous savons que seul le travail humain est économiquement émetteur. Il est donc logique que l'émission de la
monnaie coïncide avec le paiement des salaires, conformément à la pensée de KEYNES (Chapitre IV de la Théorie Générale) prônant l'emploi des unités de salaires pour mesurer le produit. Dans une économie monétaire, toute émission de salaires transforme le produit réel en monnaie, la relation d'équivalence étant telle que les salaires définissent le produit, et non pas - comme il est couramment admis - sa contrepartie monétaire. Les entreprises doivent cette monnaie aux banques si le paiement des salaires en a exigé une création ex nihilo... Ou à elles-mêmes si l'opération s'est effectuée à partir de dépôts préalablement constitués. Ces deux cas n'en forment qu'un, car la monnaie bancaire est immatérielle, c'est-à-dire qu'elle n'existe que dans les livres de compte et les ordinateurs des banques émettrices (seules les formes de la monnaie circulent). La monnaie est nécessairement déposée en banques, ce qui fait que celles-ci ne prêtent jamais à découvert, toute monnaie émise sur l'emprunteur étant immédiatement reprise sur le déposant. C'est WITHERS qui a mis en évidence cette
particularité de la monnaie bancaire, au début du siècle : " Loans make deposits ", " Les prêts font les dépôts ", autrement dit, la monnaie créée, transmise aux bénéficiaires du paiement, est déposée en banques (elle s'inscrit à leur passif). Les banques créent ainsi des dépôts dans toute opération de crédit, actif et passif du bilan bancaire (quant aux opérations monétaires stricto sensu) étant de montant parfaitement égal.
L'assimilation du produit aux nombres résulte d'un échange absolu entre produit réel et monnaie bancaire. C'est ce qui fonde la production comme échange que chaque individu réalise avec lui-même. La formation des salaires est un échange absolu car, dans l'opération, le produit réel est converti en un avoir monétaire, la conversion s'effectuant dans l'autre sens lors de toute consommation. Dans tout acte de production-consommation, avoir réel et avoir monétaire ne coexistent pas simultanément ; l'un des deux termes disparaît forcément. Chaque individu émet donc lui-même - et sur lui-même - un produit réel qui prend une forme sociale abstraite monétaire. Chaque individu participe ainsi au projet social de production. Seule l'abstraction du produit social (dans sa forme indifférenciée) permet d'établir des relations d'équivalence entre toutes les productions individuelles.
Soulignons, pour conclure sur ce point, que l'échange n'est ainsi rendu possible que parce que chacun réalise un échange absolu sur lui-même entre les signes monétaires et les biens réels ; l'échange absolu est nécessairement antérieur à tout échange relatif pour la réalisation de ce dernier. " Quand ma production est calculée en fonction de ton besoin, qu'elle est raffinée, je ne produis qu'en apparence cet objet ; mais je produis en vérité un autre objet, l'objet de ta production, objet que je pense échanger contre l'objet de ma production, échange que j'ai déjà effectué en pensée "12.
L'économie réelle et l'économie monétaire intégrées, le problème de la mesure homogène des biens se trouve résolu. Et le revenu (quantique) peut être défini : il est créé par le paiement des salaires et détruit par leur dépense, ces deux opérations étant les deux aspects complémentaires de la même émission réelle et formant ainsi la même opération de création-destruction.
L'analyse quantique de la production et de la monnaie (de l'économie monétaire de production), permet l'étude de la nature et de la structure du capital, conformément à la méthode d'analyse prodiguée par MARX, l'étude du capital nécessitant d'abord l'étude de la marchandise (bien ou service économique).
(4) Il convient à ce stade de l'analyse de définir tout d'abord ce qu'est le " capital-temps " : transcription du revenu du temps quantique dans le continuum (l'épargne est un capital) ; nous trouvons ainsi le revenu dans le temps quantique et le capital dans le temps continu. Le revenu, émis grâce au travail humain, n'est donc issu d'aucun capital : c'est le capital qui procède du revenu. Le revenu n'est donc pas - comme le prétend la théorie néo-classique - dérivé du capital, comme un flux d'un stock ; on pourrait définir plutôt corrélativement le capital comme un " stock quantique ". Le capital-temps est la conversion du revenu actuel (détruit) en revenu futur (créé, reconstitué) : le capital est le temps (continu) séparant ces deux mutations de sens contraire, seule la monnaie bancaire (immatérielle) permettant la constitution de ce pont entre le présent et l'avenir. Le capital est donc un droit de créance sur les banques détenu par les titulaires de revenus. C'est l'association de l'épargne monétaire et de l'épargne réelle qui permet l'existence d'un capital net. Ce que nous appelons " capital financier " (c'est redondant ! Il est plutôt monétaire) peut être défini par les droits de propriété détenus par les titulaires de revenus sur le produit (les titres) : il se substitue au revenu monétaire lors de la constitution de l'épargne (le produit étant alors stocké et formant le capital réel), l'opération inverse se produisant quand l'épargne fait place à la consommation. Précisons que la conception quantique de la monnaie impose, d'une part, l'intégration du capital réel et du capital monétaire - conférant au capital-temps, comme au capital fixe, une nature double - et, d'autre part, l'identité de l'offre et de la demande globales comme cadre général d'analyse de la production et du capital. L'identité de SAY13 est liée à l'instantanéité du circuit de la monnaie qu'impose l'introduction du temps quantique comme " temps propre à l'économie "14.
La nature du capital fixe - mutation du capital-temps - est également réelle et monétaire simultanément. Tout capital est par nature d'abord un capital-temps. Le capital fixe est ainsi du capital-temps coulé dans les biens instrumentaux, ces derniers formant les moyens (relatifs, sous l'angle fonctionnel, au capital fixe) et objets (relatifs au capital circulant) de la production. Remarquons qu'est là corroboré le rôle central du travail dans le processus productif, puisque seul producteur (l'homme seul étant doué de conception abstraite de quelque produit), comme MARX l'avait pressenti. Le capital n'a d'influence que sur la production des valeurs d'usage. Le capital fixe est défini par la fusion du capital monétaire (le profit) dans le capital instrumental, alors que le capital-temps est défini par la juxtaposition du capital monétaire (les titres de l'épargne restée à la disposition de l'ensemble des titulaires de revenus) et du capital réel (le produit stocké). Alors que le capital-temps est réversible, puisqu'il est finalement détruit en libérant le revenu dont il est l'épargne temporaire, le capital fixe est, lui, irréversible, dans la mesure où le revenu épargné est définitivement fixé par l'investissement dans le capital instrumental.
L'étude du caractère " fixe " du capital nécessite d'approfondir ce que sont les émissions et d'en distinguer deux sortes, " initiales " et " induites ". Le capital fixe est produit par l'injection des revenus épargnés dans de nouvelles émissions de salaires. Les produits de ces émissions induites de salaires sont des biens-capitaux, alors que ceux des émissions initiales sont des biens-salaires. Ceux-ci comprennent dans leur totalité les biens de consommation, d'amortissement et d'investissement, ces derniers s'identifiant à l'accumulation, puisqu'ils sont
définis par la dépense de profits (comme pour les biens-dividendes, mais ces derniers sont toutefois redistribués aux titulaires de revenus non salariaux, au sein d'une seule période). Les biens-profits - dont la production est imposée par celle des biens d'amortissement, donc produits de façon " duale " - s'identifient, eux, à la sur-accumulation. La production duale serait en quelque sorte une production " dérivée " (de biens-profits) justifiée par le fait que les biens d'amortissement fusionnent par définition avec les biens-capitaux qui sont la propriété des firmes : les titulaires de revenus ne peuvent donc avoir accès à ces biens ni avec leur revenu évidemment, mais ni, non plus, avec un capital monétaire. On constate donc dans une seule période l'émission de salaires dans la production des biens d'amortissement (émission financée grâce au profit formé la période précédente) et une deuxième émission de ces salaires validant l'appropriation des biens d'amortissement par les firmes. La production des biens d'amortissement n'apporte donc ni revenu ni capital aux titulaires de revenus.
(5) Analyser plus profondément encore la nature et la structure du capital implique nécessairement de comprendre ce qu'est l'amortissement d'une part (incorporation ou transmission de valeur dans la théorie marxienne15), selon quel mécanisme il se manifeste dans l'économie et comment la théorie peut en déduire la distinction entre capital fixe et capital circulant d'autre part. S'agissant du capital circulant, l'analyse de l'amortissement du capital révèle qu'il diffère du capital fixe au sens strict, dans la mesure où, incorporé aux biens, il apparaît sous une forme matérielle au cours du processus de transformation pour être consommé par les ménages sous une forme différente. En cela, l'amortissement du capital circulant est une création (constitution)-destruction (incorporation), alors que l'amortissement du capital fixe est une destruction (dépréciation)-création.
Mais, pour bien saisir la notion d'amortissement, il convient de concevoir son financement, c'est-à-dire l'existence du profit au sein de l'analyse macroéconomique ! Une approche historique succincte de cette question nous montrerait aisément, soit l'impossible conception du profit macroéconomique dans le cadre de l'échange entre équivalents - c'est ce que révèle l'analyse walrasienne de l'amortissement16, soit la compatibilité du profit et de l'analyse macroéconomique - dans le cadre de l'analyse keynésienne de l'amortissement, mais au prix de la distinction des sphères de la production et de la circulation : KEYNES peut démontrer l'existence d'un revenu de transfert parce que le revenu des services producteurs se forme non sur le marché des produits (dans la sphère de la circulation) mais sur le marché des services producteurs (donc à la production). Le profit-revenu de transfert (keynésien) analytiquement existe, mais la compréhension de sa formation, dans l'une ou l'autre sphère, n'est pas claire.
(6) La raison en est que la définition du profit, dans le cadre de l'analyse macroéconomique quantique du capital, nécessite une conception conjointe de la production et de la circulation17. En montrant que les profits ne peuvent être formés (si nous considérons séparément production et circulation) ni dans la (seule) sphère de la production - l'exclusivité productive du travail fait obstacle - ni dans la (seule) sphère de la circulation - sous peine de concevoir les profits sous le seul angle physique - nous parvenons là à une conception synthétique de ce qui constituaient jusqu'alors deux branches d'analyse macroéconomique. L'imbrication conceptuelle du marché des services producteurs et du marché des biens et services produits18 permet une conception du financement du profit dans le cadre strict du rejet de toute dichotomie néo-classique entre économie réelle et économie monétaire ; les relations entre les marchés sont symétriques : le versement des salaires (dont la dépense de profits) sur le marché des services producteurs correspond à la dépense de destruction définitive de revenus (dont la formation de profits) sur le marché des biens.
(7) L'analyse quantique du capital débouche alors sur une explication de l'inflation et du chômage que l'étude de l'investissement du profit (dans la rémunération de services producteurs au sein d'une seconde période de production) - permise par le phénomène d'" imbrication " des marchés - révèle. L'explication de la affirme l'identité de SAY en soulignant la non-existence de la thésaurisation macroéconomique ; en effet, pour définir l'inflation comme une diminution de la valeur de l'unité monétaire, il faut pouvoir poser l'équivalence de deux sommes de monnaie arithmétiquement inégales, ce que permet seul le postulat d'équivalence entre le produit et la monnaie19 ! L'inflation est ainsi saisie en tenant compte du processus d'amortissement et du concept de " production duale ". En réitérant l'acte d'investissement, le mécanisme d'amortissement définit au plus profond la Crise (car, rappelons-le, il n'y a aucun apport de revenu ni de capital aux titulaires de revenus). Cela dit, la cause profonde du dysfonctionnement de l'amortissement du capital fixe est l'appropriation des moyens de production par les firmes, celle-ci étant due au fait qu'en chaque période le paiement des biens-capitaux est inflationniste (ceux-ci étant payés deux fois). On peut ainsi distinguer le profit " normal " qui, non redistribué, définit le capital fixe, et le profit " d'inflation " finançant la production duale pour permettre l'amortissement du capital fixe. La Crise trouve ainsi une explication dans la distinction établie entre les émissions " pleines " et les émissions " vides " (les biens-profits étant appropriés par les entreprises immédiatement en nature et non d'abord en monnaie comme les biens-salaires), distinction issue de celle de deux secteurs dans l'économie dont MARX avait esquissé les contours et KEYNES parfait l'analyse.
(8) Soulignons enfin que l'analyse de la Crise développée par MARX et par KEYNES, fondée sur la partition de l'économie en deux secteurs, peut être corroborée dans le cadre de l'analyse quantique de l'économie monétaire de production. Nous pouvons démontrer ainsi, d'une part, que l'inflation trouve sa source dans le second secteur (production de biens-profits) - la " couronne " - alors qu'elle inflige sa conséquence dans le premier (production de biens-salaires) - le " noyau " - et, d'autre part, que le chômage peut être expliqué, dans le strict et parfait respect de l'identité de SAY (valide dans le premier comme dans le second secteur), en ayant recours à la loi de la baisse tendancielle du taux de profit20.
L'analyse macroéconomique quantique permet de concilier l'équivalence de l'offre et de la demande globales avec l'existence d'écarts non nuls constatés concrètement entre ces deux grandeurs, en distinguant finalement la mesure de l'offre en unités de monnaie constantes (identique à la demande mesurée également en unités de monnaie constantes) et la mesure de la demande en unités de monnaie courantes, c'est-à-dire en unités affectées par la pathologie (unités de monnaie privées de pouvoir d'achat21). Insuffisamment rémunératrice, la production du second secteur est soit réduite, soit destinée au marché financier ; rien n'empêche, en effet, les entreprises de produire des biens-profits destinés à être vendus - dans la sphère de la circulation - aux titulaires de revenus salariaux et non-salariaux - sous la forme, donc, de biens-salaires du secteur dual, au lieu de les maintenir dans la sphère de la production : le problème réside dans l'écoulement définitif de ces biens, qui ne peut être assuré que s'ils sont achetés deux fois ! L'explication quantique de la Crise stipule l'existence d'une confrontation entre le profit et l'intérêt conçu comme un référentiel.
L'analyse du capital pourrait ainsi être approfondie par l'étude de la notion de " rendement " qui lui est attachée, et donc de la façon dont est déterminé l'intérêt22. Nous pourrions dès lors montrer que - coût macroéconomique de production - il n'est ni le " prix " du temps23, ni n'est lié à une quelconque " productivité " du capital, celui-ci n'étant pas productif, au sens strict24. Les deux notions de " travail " et de
" capital " se situent donc bien sur deux plans analytiques que l'on se doit de distinguer sans ambiguïté aucune. L'intérêt(-revenu) - formé au sein du " mouvement productif d'espace ", prélevé sur le profit (dont le taux est décroissant) formé à l'intérieur du " noyau " - est la transposition périodique du capital du temps continu au temps quantique ; intérêt et capital ne sont donc pas complémentaires mais, au contraire, substituables.
La compréhension de l'économie monétaire de production ne se trouve-t-elle pas ainsi quelque peu éclairée par l'analyse parallèle des deux concepts fondamentaux que sont le travail et le capital ? Celle-ci constitue un cadre théorique incluant d'autres sous-cadres théoriques... ! Dès lors, l'étude d'une solution bancaire à la Crise (comme celle proposée par Bernard SCHMITT), dans la mesure où tous les éléments de structure du capital sont superposés, imbriqués, et ne peuvent être visibles qu'au sein des comptes bancaires, la monnaie constituant le
moule du produit... peut apparaître comme une solution logique inhérente cependant au caractère " automatique " du mécanisme d'amortissement du capital. Et là, force est de constater l'inévitable recours à des travaux de recherche issus d'autres disciplines encore (analyses historiques et théoriques de gestionnaires...). Toujours plus loin dans les méandres du savoir...
1 Ce texte peut être complété par des articles de macroéconomie publiés au sein des colonnes de Papiers Universitaires - "Journal
d'expression universitaire pluridisciplinaire" - que j'ai créé et que j'anime. Ces articles sont disponibles sur Internet aux adresses suivantes :
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco2.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco4.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco5.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco7.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco10.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco12.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco14.htm ;
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires/eco18.htm (un lien vers le site de PEKEA figure au bas de cet article).
Cordialement.
Olivier BRIFFAUT
olivier.briffaut@wanadoo.fr
http://perso.wanadoo.fr/papiers.universitaires
[http://www.p-u.fr.st ou http://pu.du-web.net ou http://club.ovh.net/pu]
2 RICARDO, en dépit de sa définition de quantités relatives de travail incorporé, n'a pu infirmer la notion de " travail-marchandise " : cf. RICARDO, David, Des principes de l'économie politique et de l'impôt, Champs/Flammarion, Paris, 1977, notamment p. 25.
3 MARX a tenté, lui aussi, d'écarter le travail de l'ensemble des marchandises en ayant recours au concept de " force de travail ", le travail demeurant malgré cela un facteur matériel (la force de travail est définie comme la mise en oeuvre de capacités matérielles, intellectuelles et physiques) : cf. MARX, Karl, Le Capital, Livre I, Éditions Sociales, Paris, 1976, notamment p. 98.
4 Louable est toutefois l'effort de MARX lorsqu'il se refuse à identifier les salaires au prix du travail - effort non poursuivi (signalons-le au passage !) par les théoriciens contemporains dits " de la régulation " : cf. BOYER, Robert, La théorie de la régulation, La Découverte, Paris, 1986, notamment p. 44.
5 Cf. par exemple Thomas Robert MALTHUS, Principes d'économie politique, considérés sous le rapport de leur application pratique, "Perspectives Économiques", "Les Fondateurs", Calmann-Lévy, 1820-1969, notamment pp. 242 à 248.
6 FISHER, Irving, The Nature of Capital and Income, Mc Millan, London, 1902, notamment p. 3.
7 SCHMITT, Bernard, Inflation, chômage et malformations du capital, Economica, Castella, Albeuve, Suisse, 1984, notamment pp. 49 à 54.
8 DUPUY, Jean-Pierre, " De l'omniscience divine aux anticipations rationnelles ", pp. 123-164, In René HEYER (Sous la Direction de), Économie et symbolique, Presses Universitaires de Strasbourg, 1994.
9 En révisant la théorie néo-classique de l'équilibre général, les théoriciens " du déséquilibre " insistent sur le rejet de toute conception de la monnaie visant à la considérer comme un bien... sans toutefois parvenir à définir une véritable économie monétaire, la monnaie n'étant introduite qu'au niveau de l'échange : cf. Alain BARRERE, Déséquilibres économiques et contre-révolution keynésienne, Economica, Paris,
1983, notamment pp. 64-66.
10 Cf. John Maynard KEYNES, A Treatise on Money, Volume I, The Pure Theory of Money, In "The Collected Writings of J.M. Keynes", London, Mac Millan, 1971, notamment pp. 40-41 ; cf. également la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Petite Bibliothèque Payot, Paris, notamment p. 65.
11 Cours de linguistique générale, Payot, Paris, 1982, p.144 ; cf. aussi R. GODEL, qui a analysé ce cours à travers ses sources manuscrites.
12 VOYER, Jean-Pierre, Introduction à la science de la publicité, Champ Libre, Paris, 1975, p.22.
13 SAY, Jean-Baptiste, Traité d'économie politique, Calmann-Lévy, Paris, 1972 ; cf. également P.-L. REYNAUD, Jean-Baptiste Say, textes choisis, " Les Grands Économistes ", Dalloz, 1953, notamment pp. 211-212.
14 GUITTON, Henri, A la recherche du temps économique, Fayard, Paris, 1970 ; cf. également Daniel Vitry, " Le temps dans la pensée d'Henri Guitton ", In Mélanges offerts à Henri Guitton, le temps en économie, Dalloz-Sirey, 1976, notamment p. 111.
15 CENCINI, Alvaro & SCHMITT, Bernard La pensée de Karl Marx, critique et synthèse, Volume I, La valeur, Castella, Albeuve, Suisse, 1976.
16 WALRAS, Léon, Éléments d'économie politique pure, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, Paris, 1976.
17 BHADURI, Amit, " La signification des controverses récentes sur la théorie du Capital - Un point de vue marxiste ", In Nouvelle critique de l'économie politique, sous la direction de Gérard GRELLET, " Perspectives de l'économique ", " Critique ", Calmann-Lévy, 1976, notamment p. 125.
18 CENCINI, Alvaro & SCHMITT, Bernard, Wages and Profits in a Theory of Emissions, In Advances in Economic Theory, Edited by M. Baranzini, notamment p. 138.
19 SCHMITT, Bernard, Théorie unitaire de la monnaie nationale et internationale, Castella, Albeuve, Suisse, 1975, notamment p. 68, où l'auteur explique que la loi de SAY est la condition permissive de l'inflation.
20On peut montrer, sur la base d'une analyse historique synoptique des deux lois, que la baisse tendancielle des taux de profits et l'identité de SAY ne sont pas incompatibles : cf. Thomas Sowell, Say's Low : An Historical Analysis, Princeton University Press, Princeton, 1972.
21 GNOS, Claude & SCHMITT, Bernard, " Le circuit, réalité exhaustive ", " Développements récents de la théorie keynésienne ", Économies et Sociétés, n°2, 1990, notamment pp. 68-69.
22 BöHM-BAWERK, Eugène Von, Histoire critique des théories de l'intérêt du capital, Giard, Paris, notamment Tome II, p. 55.
23 TORTAJADA, Ramon, " La monnaie et son taux d'intérêt chez J.M. Keynes ", In Ghislain DELEPLACE et Patrick MAURISSON, " L'hétérodoxie dans la pensée économique ", Cahiers d'Économie Politique, n°10 et n°11, Anthropos, 1985, notamment pp. 134-135.
24 BAILLY, Jean-Luc, " Monnaie, " finance " et intérêt ", In Économie Appliquée, Tome XLVI, 1994, n°1, notamment p. 164.