Beaucoup d'intellectuels et d'universitaires soutiennent PEKEA sans avoir pu venir à Santiago pour différentes raisons; ci-après juste quelques messages de la part de personnalités connues qui sont sur la liste des supporters de PEKEA.
A lot of intellectuals and academics are supporting PEKEA but back could not come to Santiago for different reasons; below a few messages from famous persons who are in the list of PEKEA backers.
Edgar Morin
Mr Edgar Morin pensait pouvoir venir à Santiago où beaucoup le connaissent; il nous a transmis quelques idées d'encadrement sur notre thème général.
Message de Mr Edgar Morin
Aux participants au lancement du projet PEKEA
La connaissance économique doit être mise en interrelation, inter-retroaction avec les autres connaissances concernant les phénomènes humains. Elle doit être aussi intégrée dans une relation trinitaire individu-société-espèce.
Niels Bohr trouvait dans la relation individu-espèce quelque analogie à la relation corpuscule-onde. En microphysique, la particule apparaît, selon le type d'observation, tantôt comme une unité isolable distincte, le corpuscule, tantôt comme un continuum immatériel, l'onde. De même l'individu apparaît comme l'aspect discontinu matériel et l'espèce comme l'aspect continu immatériel d'une même réalité. Quand l'un nous apparaît, l'autre disparaît et vice-versa. On pourrait élargir cette idée à la relation individu-société. Quand on porte un regard psychologique, l'individu apparaît dans son autonomie et ses caractères distincts, et, à la limite, la société disparaît, mais quand on porte un regard sociologique, l'individu s'évanouit, ou à la rigueur il n'est qu'un exécutant zombie du déterminisme social. Il nous faut mobiliser conjointement les trois regards qui nous permettent de dégager la trinité individu-société-espèce, de façon à ce que ni la réalité de l'individu, ni la réalité de la société, ni la réalité de notre espèce biologique ne se chassent les unes les autres.
L'humain se définit comme trinité individu-espèce-société: l'individu est un terme de cette trinité. Chacun de ces termes contient les autres. Les individus ne sont pas seulement dans l'espèce, l'espèce est dans les individus; les individus ne sont pas seulement dans la société, la société est à l'intérieur des
individus en leur imprimant sa culture dès leur naissance. Les individus sont les produits du processus reproducteur de l'espèce humaine, mais ce processus doit lui-même être produit par des individus. Les interactions entre individus produisent la société et celle-ci, qui rétroagit par sa culture sur les individus, leur permet de devenir proprement humains. Ainsi l'espèce produit les individus qui produisent l'espèce, les individus produisent la société qui produit les individus ; espèce, société, individu s'entre produisent ; chacun des termes génère et régénère l'autre. La société vit pour l'individu, lequel vit pour la société, la société et l'individu vivent pour l'espèce, qui vit pour l'individu et la société. Chacun de ces termes est à la fois moyen et fin: c'est la culture et la société qui permettent l'accomplissement des individus, et ce sont les interactions entre individus qui permettent la perpétuation de la culture et l'auto-organisation de la société.
La relation entre ces trois termes est en même temps dialogique : ce qui signifie que leur complémentarité peut devenir antagoniste. Ainsi la société réprime, inhibe l'individu et l'individu aspire à s'émanciper du joug social. L'espèce possède les individus en les contraignant à servir ses finalités reproductrices et à se vouer à leur progéniture, mais l'individu humain peut échapper à la reproduction tout en satisfaisant sa pulsion sexuelle, et sacrifier sa progéniture à son égoïsme. Individu, société, espèce sont ainsi antagonistes tout en étant complémentaires. Imbriqués l'un dans l'autre, ils ne sont pas véritablement intégrés l'un dans l'autre; il y a la béance de la mort entre l'individu éphémère et l'espèce permanente, il y a l'antagonisme de l'égocentrisme et du sociocentrisme. Chacun des termes de cette trinité est irréductible, bien qu'il dépende des autres. Cela constitue la base de la complexité humaine.
Les trois termes sont les moyens et les fins l'un de l'autre. C'est pourquoi l'individu est à la fois la fin de l'espèce et la fin de la société tout en étant un moyen pour l'une et pour l'autre. Toutefois les finalités de l'individu humain ne se réduisent ni au vivre pour l'espèce, ni au vivre pour la société. L'individu aspire à vivre pleinement sa vie. Des finalités individuelles se sont développées au cours de l'histoire : le bonheur, l'amour, le bien être, l'action, la contemplation, la connaissance, la puissance, l'aventure.
Edgar Morin
MH, texte reçu le 29/07/02
Alii
Re: please confirm your coming to Santiago de Chile
Date: Tue, 2 Apr 2002 15:17:42 -0000
De: Djenné
A: "marc humbert"
Cher Monsieur,
Je vous remercie de m'avoir relancée pour la conférence de Santiago à
laquelle je ne pourrai malheureusement pas prendre part en raison d'un
calendrier trop chargé.
Veuillez m'en excuser.
Très cordialement.
Aminata Traoré
Objet: Re: A little help, would you back PEKEA?
Date: Mon, 11 Feb 2002 01:25:22 -0800
De: masahiko aoki
A: Marc Humbert
Dear Professor Humbert:
I am quite happy to do whatever I can for PEKEA.
Best wishes,
MA
Masahiko Aoki
Objet: PEKEA
Date: Sat, 01 Jun 2002 15:31:06 -0400
De: Noam Chomsky
A: marc.humbert@univ-rennes1.fr
Dear Prof. Humbert,
I was very pleased to learn about the work and plans of PEKEA, which
address a task that seems to me of enormous contemporary importance: to
reconstruct economics within a framework that truly attends to basic
concerns of moral philosophy and political economy that inspired the
founders of the discipline.
Noam Chomsky
From: MINTZBER@management.mcgill.ca
Date: Thu, 03 May 2001 15:20:33 -0400
To: Marc Humbert
Subject: Re: are you willing to join us and give a little help?
Dear Marc,
I have read it through and I agree with it.
You have my "intellectual encouragement". But I will not attend the
conference because I come from a different perspective.
But good luck with it. I shall probably publish my "Beyond Smith and Marx:
Toward Democracy" on my Website in 6 or 8 months (henrymintzberg.com).
Sincerely,
Henry Mintzberg
Date: Tue, 22 May 2001 14:16:51 -0500
To: Marc.Humbert@univ-rennes1.fr
From: Robert Reich
Subject: Re: a little help
Undeniably, economics is a political matter. The study of economics must not
be separate from the study of politics, and neither should be separated from
the study of ethics. That was, after all, the tradition until the late 19th
century -- all were grouped under the general heading "moral philosophy."
Don't know exactly what you have in mind. My time is very limited,
unfortunately.
Robert Reich